ARGUMENT 8 Jésus-Christ (a.s) admet que la promesse de sa mort a été accomplie

L’argument présenté par les ahmadis est tiré de ce verset :

Et lorsque Allāh dira : « Ô Jésus fils de Marie, as-tu dit aux hommes : « Prenez-moi et ma mère comme deux dieux en sus d’Allāh ? » il dira : « Saint es-Tu ! Je n’ai jamais pu dire ce à quoi je n’ai aucun droit. Si je l’avais dit, Tu l’aurais su sans aucun doute. Tu sais bien ce que j’ai dans mon esprit, et moi je ne sais pas ce que Tu as dans Ton esprit. Tu es, en vérité, le Meilleur Savant des choses cachées. Je ne leur ai dit que ce que Tu m’as commandé, à savoir : « Adorez Allāh, mon Seigneur et votre Seigneur. Et j’étais témoin sur eux tant que je suis resté parmi eux, mais lorsque Tu m’as fait mourir, c’est Toi qui as été leur Gardien et Tu es Témoin de toutes choses. (Sourate 5 : 117 -118)

Encore une fois il y a bataille d’interprétation entre sunnites et ahmadis.

Ici Jésus dit qu’Allah l’a fait mourir. Les sunnites voient donc ces versets comme un échange entre Allah et Jésus au jour de la résurrection, bien après l’époque des complots des chefs juifs contre Jésus. Ibn Kathîr déclare  à propos de ce verset :

« Ceci est encore une des questions que Dieu posera à Son servi­teur et Prophète Jésus -que Dieu le salue- au jour de la résurrection en présence de tous ceux qui l’ont pris et sa mère pour dieu. On peut dire que ce verset renferme un blâme et une réprimande qui seront adressés aux chrétiens devant toutes les créatures, comme l’a inter­ prété Qatada en se basant sur ce verset: «Voici venu le jour où les sincères recueilleront le fruit de leur sincérité ». Dans son commentaire, As-Souddy a dit que cette question et cette réponse avaient eu lieu dans le bas monde, mais Ibn Jarir l’a pré­cisé en ajoutant qu’ils ont eu lieu le jour où Dieu a élevé Jésus vers Lui. Si la phrase a été construite au passé composé et les verbes : « Châties» et «Pardonnes» cités dans le verset qui s’ensuivit sont au pré­ sent, nombre des événements se rapportant au jour de la résurrection ont été mentionnés au temps passé mais ils arriveront sûrement en ce jour-là. »

L’interprétation sunnite est donc qu’il y a ici une parole dite au passé (« Tu m’as fait mourir »)mais qui arrivera dans le futur. C’est le propre des paroles prophétiques comme on le voit dans la bible. Pour eux Jésus est actuellement vivant auprès de Dieu et reviendra sur terre à la fin des temps pour combattre l’antéchrist. Une fois ces évènements accomplis, Jésus mourra de mort naturelle.

Les ahmadis de leur côté voient dans ce verset la preuve que Jésus n’est pas vivant actuellement auprès de Dieu mais bel et bien mort puisqu’il dit : « Et j’étais témoin sur eux tant que je suis resté parmi eux, mais lorsque Tu m’as fait mourir c’est Toi qui as été leur Gardien et Tu es Témoin de toutes choses. »

Tant que Jésus était parmi ses contemporains il était « témoins sur eux », mais une fois partit, c’est-à-dire mort, Dieu seul était témoin sur ceux restés vivants. Ainsi Jésus est mort juste après être resté parmi ses contemporains. C’est donc la mort et non une élévation corporelle qui fut la raison de séparation de Jésus avec ses contemporains.  Jésus n’est donc pas vivant au ciel, mais mort et enterré.

Pour les chrétiens cette position de Jésus mort et enterré est celle de l’athée sceptique. Évidemment il n’y a pas d’ambiguïté dans la bible à ce sujet. La mort et la résurrection y sont trop affirmées. Nous remarquons que nul n’a jamais trouvé le corps de Jésus, alors que les musulmans viennent en pèlerinage sur la tombe de leur prophète. Si Jésus admet que sa mort est accomplie, c’est encore une fois une confirmation de la foi chrétienne :

« Il posa sur moi sa main droite en disant : Ne crains point ! Je suis le premier et le dernier, 18 et le vivant. J’étais mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. «

Amen Jésus était mort (à la croix…) il est vivant !