ARGUMENT 12 La tentative de Ponce Pilate pour sauver Jésus
« Hadhrat Maulana Abdu’Ata Jalandhri déclare : « Le gouverneur Pilate était tout à fait convaincu de l’innocence de Jésus-Christ. Il conçut donc un plan pour lui sauver la vie. En tant que responsable officiel de l’Empire romain, il ne pouvait agir ouvertement, mais il orchestra l’ensemble du plan et fut le personnage principal de la pièce. L’un des autres personnages était Joseph d’Arimathée, un honorable conseiller et disciple de Jésus-Christ qui possédait un sépulcre taillé dans le roc dans un jardin à proximité. Et enfin, un juif savant, nommé Nicodème, était également dans le secret. »
Hadhrat Maulana Abdu’Ata Jalandhri estime que Pilate, Joseph d’Arimathée Nicodème et Jésus s’accordèrent secrètement pour libérer Jésus. Chacun jouant son rôle :
- Nicodème vint avec un mélange d’environ cent livres de myrrhe et d’aloès (Jean 19 : 39) pour soigner Jésus.
- Ponce Pilate fixa l’heure de la crucifixion au vendredi après-midi, « afin que Jésus ne puisse rester sur la croix après le coucher du soleil. En effet, le lendemain, le Sabbat, était un jour saint pour les juifs. »
- Joseph d’Arimathée demanda au gouverneur de lui remettre le « corps » de Jésus, demande qu’il accordât volontiers. « S’il ne s’agissait pas d’un plan préparé à l’avance, comment le gouverneur aurait-il pu remettre le corps à une personne étrangère ? »
Jésus a été mis au courant du plan pendant son entretien avec Nicodème la nuit précédant. »
La pommade de Nicodème
Les arguments donnés ici contredisent les récits des apôtres. Il est vrai que Nicodème vint avec cent livres de myrrhe et d’aloès mais le texte ne nous dit pas que Jésus puisse être guéris pas l’application superficielle d’une quelconque pommade.
Le texte dit : « Nicodème qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d’environ cent livres de myrrhe et d’aloès. Ils prirent le corps de Jésus et l’enveloppèrent de bandes, avec les aromates comme c’est la coutume d’ensevelir chez les juifs. » (Jean 19 :39-40)
C’est donc par coutumes d’ensevelissement et non pour guérir que Nicodème vint avec ses aromates. L’aloès est d’ailleurs un bien meilleur laxatif qu’il n’est un antalgique. Imaginez vous un instant la scène loufoque entre Jésus et Nicodème selon la perspective ahmadi :
« Jésus j’ai une idée, on va te laisser frapper avec des bâtons et des fouets, on va te laisser être crucifié, on va te laisser avoir le côté percé par une lance, mais ne t’inquiète pas j’ai une bonne pommade, ça va le faire, tiens le coup ! »
Lorsque Hadhrat Maulana Abdu’Ata Jalandhri déclare : « Finalment lorsque Jésus a été mis au courant du plan pendant son entretien avec Nicodème la nuit précédant » il se montre incompétent dans l’interprétation du texte biblique. Il n’est pas écrit que Jésus rencontra Nicodème la nuit précédente, mais qu’il rencontra précédemment nicodème de nuit. Cette rencontre relatée en Jean 3 eu lieu très longtemps avant l’époque du procès de Jésus. Jean utilise cette éxplication pour rappeler au lecteur de qui il parle comme il l’avait fait plus tôt en Jean 7 :
« Mais il y eut un homme d’entre les pharisiens, nommé Nicodème, un chef des Juifs, 2 qui vint, lui, auprès de Jésus, de nuit, et lui dit… » (Jean 3.1-2)
« Nicodème, qui était venu de nuit vers Jésus, et qui était l’un d’entre eux, leur dit… » (Jean 7 :50)
« Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d’environ cent livres de myrrhe et d’aloès… » (Jean 19 : 39)
Il est donc impossible de donner un quelconque crédit à la thèse de ce commentateur de la communauté ahmadiyya.
Pilate fixe l’heure de la mort
Pensez-vous honnêtement que Pilate au milieu du tumulte de la foule qui réclame à corps et à cris la mort de Jésus s’est mis à regarder sa montre pour se dire : « Bon, c’est la sixième heure, on est vendredi, je pense qu’avec un peu de chance Jésus ne va pas mourir trop vite et que d’ici ce soir on pourra le décrocher en vie ? »
Pourquoi dans ce cas a-t-il dit : « Je suis innocent du sang de ce juste » ?
Pourquoi de son côté » Jésus souligne le péché de Pilate en disant « Celui qui me livre commet un plus grand péché» (Jean 19 :11).
Devons nous penser que Jésus sur la croix ait donné à sa mère un fils d’adoption comme substitut en vain, pour finalement renter à la maison comme si de rien était. (Jean 19 :27) Il savait qu’il mourrait puis que rapidement après sa résurrection il monterait au Père.
Devons nous croire que Jésus sur la croix ait dit à Dieu « Père je remets mon esprit entre tes mains » pour rien ?(Luc 23 :46) Le texte dit ensuite « Et en disant cette parole il expira ».
Les conjectures des ahmadis du 21esiècles sauront-elles plus convaincantes que les paroles du Christ et que celles des témoins de l’évènement ? Il y a ici un esprit de contradiction dont le seul but est de trouver un scénario dans lequel Jésus ne serait pas mort à la croix. Rien n’est scientifique dans cette approche, tout est polémique ! L’erreur des ahmadis est d’oser s’appuyer sur le texte biblique, cherchant le moindre interstice exploitable pour user de leur imagination débordante, alors que le texte en soit n’a qu’une seule vocation : nous pousser à comprendre que Jésus est bel et bien mort à la croix !
Joseph d’Arimathée dans la combine
Le gouverneur ne remet pas étrangement le corps « à une personne étrangère » comme le disent les ahmadis.
« Le soir étant venu, comme c’était la préparation, c’est-à-dire, la veille du sabbat, arriva Joseph d’Arimathée conseiller de distinction, qui lui-même attendait aussi le royaume de Dieu. Il osa se rendre vers Pilate, pour demander le corps de Jésus. Pilate s’étonna qu’il fût mort si tôt; fit venir le centenier et lui demanda s’il était mort depuis longtemps. S’en étant assuré par le centenier, il donna le corps à Joseph. Et Joseph, ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la croix, l’enveloppa du linceul, et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc. Puis il roula une pierre à l’entrée du sépulcre. Marie de Magdala, et Marie, mère de Joses, regardaient où on le mettait. » (Marc 15.42-47)
« Or le soir étant venu, arriva un homme riche, nommé Joseph, qui était d’Arimathée, et qui était lui aussi disciple de Jésus. Cet homme s’étant rendu auprès de Pilate, demanda le corps de Jésus. Alors Pilate commanda qu’on le lui donnât. Et Joseph, ayant pris le corps, l’enveloppa dans un linceul pur et le déposa dans son propre sépulcre neuf, qu’il avait fait tailler dans le roc ; et ayant roulé une grande pierre à l’entrée du sépulcre, il s’en alla. Or Marie-Magdelaine et l’autre Marie étaient là assises vis-à-vis du sépulcre. (Matthieu 27 :57-61)
(La bible annotée commente :« Ordinairement les corps des crucifiés restaient suspendus à la croix où ils étaient dévorés par les oiseaux de proie ; mais quand ils étaient réclamés par des parents ou des amis, ils pouvaient leur être rendus. » Note : Matthieu 27 :58)
« Il y avait un conseiller, nommé Joseph, homme bon et juste, qui n’avait point participé à la décision et aux actes des autres; il était d’Arimathée, ville des Juifs, et il attendait le royaume de Dieu. Cet homme se rendit vers Pilate, et demanda le corps de Jésus. (Luc 23.50-52)
Joseph d’Arimathée est appelé « conseiller »« conseiller de distinction ». Il est dit de lui qu’il est« un homme riche »
Il était donc un notable connu et un disciple de Jésus qui avait pour Pilate la solution la plus adaptée. Pilate ne voulait pas de scandale:
- Du côté juif, il ne fallait pas profaner le sabbat et la fête de paques et donc descendre rapidement les crucifiés comme le sous-entendait la loi (Deut 21.22-23), raison pour laquelle les 2 autres crucifiés eurent les jambes brisées afin d’être mis à mort plus rapidement.
« Dans la crainte que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat,-car c’était la préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour,-les Juifs demandèrent à Pilate qu’on rompît les jambes aux crucifiés, et qu’on les enlevât. « Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier, puis à l’autre qui avait été crucifié avec lui. S’étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes »
- Du côté chrétien, il fallait donner à Jésus une sépulture digne dans un endroit facile à garder pour éviter tout débordements. Le tombeau neuf d’un notable chrétien était tout indiqué pour ça.
- Pour Pilate lui-même il était sûrement question de soulager sa conscience. Après avoir tué le juste Jésus Christ, il prit soin de lui donner une sépulture digne.
Oui en quelque sorte Joseph d’Arimathée était dans la combine, non pas celle de soigner Jésus mai celle de l’inhumer dans le plus grand respect possible.
Il n’y a donc aucun complot secret, ni histoire cachée, Jésus a été crucifié par Ponce Pilate, bandé et embaumé par Nicodème, enterré par Joseph d’Arimathée.