La Bible nous dit que Dieu est bon. Cela ne veut pas dire seulement qu’il fait des choses qui sont bonnes. C’est qu’il EST bon. Sa nature est par définition bonne. Et cela, les athées l’ont bien compris. Ils l’ont tellement bien compris, que c’est l’un des arguments que j’entends le plus comme preuve irréfutable de l’inexistence de ce fameux Dieu qui est bon : l’existence du mal. En effet, si le mal existe, c’est que Dieu ne peut pas être bon. Si un enfant meurt du cancer. Dieu n’est plus bon. Si une personne est violée. Dieu n’est plus bon. Bref, si le mal existe, un Dieu qui est bon n’existe pas. Dieu n’existe pas.

Si nous reprenons le modèle de raisonnement par syllogisme :

  • P1 :      Dieu est bon
  • P2 :      Le mal existe
  • C :       Soit Dieu n’est pas bon, soit il n’existe pas

En reprenant les prémisses de ce raisonnement, j’espère dans cet article pouvoir expliquer pourquoi le mal est en soi une preuve irréfutable de l’existence même de Dieu, pas l’inverse !

Avant d’avancer plus, répondons déjà à une question simple : est-ce que le mal existe ?

Je postule donc que le mal est quelque chose qui existe, mais n’est pas une création. Il existe négativement. Il existe par manque. Par absence. Le mal est caractérisé par l’absence de bien. Il existe sous forme d’intention mais ne possède pas de propriété intrinsèque qui lui est propre.

Pour donner un exemple similaire : le froid. Nous savons tous ce qu’est le froid. Le froid existe bien pour tout le monde, nous avons même tous des machines qui fabriquent du froid (le frigo, la clim, etc). Cependant, cela n’est pas vrai. La définition scientifique du froid c’est le manque de chaleur. En effet, votre climatiseur ne produit pas de froid. Il retire la chaleur à l’air ! Le froid n’existe donc pas réellement, cependant la chaleur oui !

Prenons encore un exemple : l’obscurité. De nouveau, tout le monde sait ce qu’est l’obscurité et aucune personne ne remettrai en cause l’existence de l’obscurité. Cependant, l’obscurité n’est que, par définition, le manque de lumière. Scientifiquement parlant, il n’est pas possible d’étudier l’obscurité. Nous ne pouvons étudier que la lumière.

Mais nous ne pouvons inverser cet argument (la chaleur c’est le manque de froid par exemple) car l’absence de lumière ou l’absence de chaleur ne donnent qu’une chose : rien.

Si le mal n’existe donc que par l’absence de bien. Comment savons-nous qu’il existe ? Nous le « vivons », nous le « retentissons », nous en sommes sa victime.

Si nous définissons ce qu’est le mal, nous réalisons que le mal est simplement l’intention donnée à un acte. C’est ainsi un concept moral et non physique comme le froid ou l’obscurité.

Si le mal est donc bien un concept moral, il se trouve dans l’esprit. Et comment donnons-nous un référentiel à ce concept pour que nous puissions coordonner nos actions en reconnaissant de façon uniforme et universelle quels actes sont objectivement mauvais (prenons le cas du viol par exemple) ?

Cependant, si nous reconnaissons l’existence d’une seule loi ou règle morale qui par nature est objective (c’est-à-dire une définition internationale qui ne connait ni race, ni âge, ni religion, ni frontière). Cette loi ou règle doit être ancrée dans un esprit qui transcende le vôtre et le mien. Un esprit tel que Dieu par exemple ?

Maintenant nous avons entre-ouvert la porte pour Dieu, est-ce que nous allons lui claquer au nez lorsque nous remettons en question l’existence d’un Dieu bon par le fait qu’il aurait « créé » le mal ?

Prenons une approche logique. La définition d’un choix est la possibilité d’avoir à minima deux alternatives de choix. S’il n’y a qu’un seul choix (comme les élections en Corée du Nord) nous ne pouvons dire que c’est réellement un « choix ».

Il doit donc exister un minimum de deux choix. Appelons les A et B sachant que A =/ B.

Ces deux choix peuvent aussi être décrits comme A et non-A.

Si maintenant nous nous plaçons dans un univers gouverné par un Dieu monothéiste. Que ce Dieu souhaite donner un choix à sa création. Si ce le choix donné est celui d’aimer (disons « amour »). Son alternative doit obligatoirement être de ne pas-aimer (disons « non-amour »).

Si par définition même de sa nature, Dieu est amour et qu’il est bon. Que Dieu souhaite donner à sa création le choix d’être en communion dans sa présence. Le minimum suffisant pour le choix requiert l’existence du « non-A » soit dans ce cas, le « non-amour » et le « non-bon ».

Dieu a donc permis à sa création de faire ou ne pas faire  le mal, seul moyen d’entretenir une relation libre et sincère avec lui. Dieu peut ainsi permettre au mal « d’exister » sans qu’il en soit l’auteur, le créateur. Cependant nous ne pouvons seulement reconnaître le mal si nous reconnaissons que Dieu existe. Le raisonnement de l’athée se mord la queue. Il doit accepter l’existence de Dieu pour nier son existence.

Comme le dit Frank Turek, « il faut s’asseoir sur les genoux de Dieu pour lui cracher à la figure ».